Le vieil arbre
Je me sens toujours bien près du vieil arbre.
Par les chaudes journées d'été, je m'assois, le dos contre son tronc, et je contemple la canopée qui m'offre de l'ombre.
Le vent fait bruisser ses feuilles. On dirait qu'elles dansent et chantent pour réjouir mon cœur.
Après quelques rencontres, l'arbre m'a confié ses secrets, qu'il avait si longtemps gardés secrets.
De nombreuses personnes s'étaient reposées sous sa canopée. Il avait entendu et absorbé leurs conversations.
Les agriculteurs y prenaient leur pause déjeuner, parlant des récoltes et de la pluie. Leurs proches venaient partager leurs rêves et gravaient leurs noms dans son écorce.
Il rencontrait aussi les personnes abattues, qui pensaient qu'il utiliserait ses branches pour apaiser leur douleur. Mais ses branches les plus basses étaient trop hautes. Elles pleuraient auprès de lui.
Il ne pouvait leur apporter la joie, mais il pouvait leur offrir son silence.
L'arbre observait le paysage changer à mesure que la ville se rapprochait.
Il entendait de nouvelles conversations, mais la chaleur et la profondeur du passé lui manquaient. De plus en plus, il s'agissait d'avoir plutôt que d'être.
Il était.
Il est.
Toujours le même arbre.
L'arbre qui écoutait en silence et suivait fidèlement les saisons.
Un refuge pour des milliers d'oiseaux.
Une couronne où chacun pouvait se reposer un instant.
Mon maître. Ma source d'inspiration.
Sa constance et sa participation silencieuse à la vie m'ont reliée à lui.
Il ne partait jamais ; il ne pouvait pas.
Il vivait simplement, laissant l'eau couler dans son tronc et l'exhaler à travers ses feuilles.
Il m'a appris que la joie ne dépend pas du nombre d'années de vie, mais de la connexion avec le tout auquel nous appartenons tous, même si notre vie ne dure qu'un jour.
Son impressionnante grandeur dans la simplicité de son humilité m'a convaincu.
Méditation 12 septembre 2025